La grande contradiction du gouvernement sur la TVA
Après être revenu sur la «taxe anti-délocalisation» mise en place par Nicolas Sarkozy, l'exécutif se résout recourir une augmentation de la TVA. La droite savoure déj ce flagrant délit de revirement.
Souvent, politique varie. L'exemple de la TVA sociale est édifiant. La mesure, qui consiste financer un abaissement des cotisations sociales payées par les entreprises par une hausse de la TVA, avait vivement été critiquée par la gauche lorsque Nicolas Sarkozy en avait proposé la mise en œuvre, en janvier dernier. La voil remise au goût du jour par le gouvernement socialiste, qui prévoit une hausse du taux principal de 19,6 20% et du taux intermédiaire de 7 10% partir du 1er janvier 2014. De quoi financer la moitié des 20 milliards d'euros de crédits d'impôts accordés aux entreprises pour relancer leur compétitivité.
L'augmentation de la TVA, financièrement efficace - un point de TVA au taux intermédiaire représente un gain de 1,1 milliard d'euros pour l'État - n'en est pas moins politiquement périlleuse pour le gouvernement. Car elle va l'encontre de tout ce qui a été dit et répété par les socialistes tout au long de la campagne présidentielle. A l'annonce par Nicolas Sarkozy d'un relèvement de la taxe, le PS n'avait pas hésité parler de «mesure anti-pouvoir d'achat». Son argument? La TVA, l'assiette très large, étant «payée par tous les tous les Français», son relèvement est donc «injuste socialement».
«C'est une machine réduire le pouvoir d'achat des plus modestes», attaque en janvier Najat Vallaud-Belkacem, alors porte-parole de campagne de François Hollande. Et Martine Aubry de renchérir: «Nicolas Sarkozy a commencé en aidant les plus privilégiés, avec notamment le bouclier fiscal, et il termine en faisant payer les classes populaires et moyennes», lance alors la patronne du PS, dénonçant une «erreur économique et une profonde injustice sociale». Même Manuel Valls, qui s'était prononcé lors de la primaire socialiste pour la mise en (...)